Recherche désespérément dentiste à Dieppe
Trouver un dentiste à Dieppe, mieux vaut ne pas avoir peur de se casser les dents. Même une fois trouvé, les soins sont expédiés et la qualité en pâtit. Comment en sommes-nous arrivés là ? Un récit qui a la dent dure contre une situation qui dégénère.
Heureux sont les Dieppois qui ont un dentiste. Au moins, ils peuvent avoir un suivi même si obtenir un rendez-vous rapidement n’est maintenant plus qu’un rêve. Comptez en moyenne 6 à 8 mois. De retour à Dieppe en décembre 2021, je n’ai toujours pas trouvé un praticien dans la ville aux quatre ports. Tout allait bien tant que mes quenottes me laissaient tranquilles. Mais quand une infection survient, mieux vaut serrer fort les dents.
Ayant joint de nombreux dentistes dans la cité d’Ango et les environs, la réponse était toujours : ‘’ Il ou elle ne prend pas de nouveaux patients. Appelez le service d’urgence le week-end !’’ Aussi, en appelant, vous aurez la surprise de devoir peut-être vous déplacer jusqu’à Eu. La praticienne eudoise qui a eu l’amabilité de me rappeler a douté d‘une réelle douleur quand je lui ai indiqué que je ne souhaitais pas faire 33,6 km pour me faire soigner. ‘’Ça ne doit pas vous empêchez de dormir alors !’’. Lui expliquant que je recherchais surtout un régulier.e car une infection ne se soigne rarement en une visite, elle a ajouté ‘’si vous cherchez bien, vous en trouverez un’’.
Des hygiénistes ?
J’ai bien cru être sauvé quand, en septembre 2022, les journaux locaux dieppois ont fait les gros titres. Un centre dentaire s’installe aux Vertus (Saint-Aubin-sur-Scie), 12 nouveaux dentistes prévus, alléluia ! Je me voyais déjà, une visite tous les 6 mois en discutant avec mon praticien des résultats du FCD. En réalité, le cabinet ne compte pour le moment que quatre dentistes, qui ne prennent pas de nouveaux patients…
Me revoilà donc à rêvasser de Montréal (Québec) où les dentistes sont accompagnés d’hygiénistes, qui font le gros du boulot de prévention pour ensuite être vu par le praticien. Comme le détartrage qui est par ailleurs devenue une option maintenant en France. En Belgique, le métier d’hygiéniste bucco-dentaire a été reconnu comme profession paramédicale en 2018. Les gouvernements successifs ne semblent vouloir desserrer les dents à ce sujet.
“ Débrouillez-vous ! ’’
Alors quoi, devons-nous devenir tous des détectives pour dénicher le sacro-saint dentiste ? Le seul moyen maintenant est d’aller dans des zones moins désertées. La Normandie étant la région la moins dotée de France métropolitaine en chirurgiens-dentistes. C’est donc avec un regain d’espoir, que je trouve sur Doctolib une disponibilité à Formerie dans l’Oise… Je ne connais bien sûr pas la praticienne mais ma dent cassée m’enlève tout principe de précaution. Douche froide, la séance dure 5 mn montre en main. Je ressors tout de même avec une radio et un avis. Ma molaire peut être sauvée mais pas ici. Je dois consulter un endodontiste.
Ah ah! Là non plus ça ne fonctionne plus comme avant. Débrouillez-vous pour dégoter vous-même vos spécialistes. Ils se trouvent dans les grandes villes et les délais sont aussi déments. Retour à la case départ. De plus, une idée me turlupine. Je dois voir ce professionnel pour me faire dévitaliser un chicot. Attendez voir, les dentistes ne faisait pas ça avant ? Je comprends plus tard que ce soin est trop long à effectuer. Encore une question de temps. Et d’argent peut-être ?
Bon, ça commence à être agaçant cette histoire. Surtout, ça s’aggrave. Des abcès apparaissent. Rappel du service d’urgence, j’ai un rendez-vous à Dieppe juste à côté de chez moi, yalla! 5 mn encore, mais une douleur de chien en prime. Me fait percer des bubons à la main sans anesthésie ! Que du bonheur et toujours pas de solutions…
Direction Paris
Après une discussion avec des amis de la capitale qui peuvent encore aller chez le dentiste comme chez le coiffeur, décision est prise. Je prends un rendez-vous à Paris. Encore faut-il avoir les moyens de le faire me direz-vous ! En effet, je dois prendre une journée de RTT et des billets de train qui coûte un bras (autre sujet). Mais le choix était réfléchi. Il me fallait une vraie consultation et un vrai diagnostic.
Me voilà dans le beau 17e près du parc Monceau, à me faire ausculter par un professionnel qui prend le temps parce qu’il l’a. Surtout, après 1h, je repars avec un morceau de dent arrachée. Ne reste plus qu’à faire enlever le reste, par un stomatologue. L’aventure n’était pas encore terminée.
Mais là, il s’agit de spécialistes facilement trouvables même à Dieppe. Un p’tit billet, une bonne douleur, et la petite phrase ‘’Savez-vous, je peux poser les implants aussi”. Ce à quoi je réponds, ‘’pas tant que je n’ai pas de dentiste traitant’’. Pas plus de réussite ici. En plus, ce n’était pas complètement vrai, j’attends d’abord de gagner au loto pour m’implanter ce bijou hors de prix. Bon le problème est au moins coupé à la racine, mais ma recherche me mène toujours dans une impasse.
Quoi un nouveau cabinet ouvre à Saint-Saëns (35,7 km de Dieppe) ? Deux dentistes viennent de s’y installer. Ni une ni deux, je prends un rencard pour moi (une autre dent cassée…), ma femme et mon fils. A nous trois, cela prend un gros 15 minutes… Et une note de 250€ !? Plus personne ne pratique le tiers-payant ou quoi ? Je vérifie quand même si mon garçon n’a pas une nouvelle dent en or. Non, cela semble être les nouveaux tarifs (exorbitants). J’ai mal à ma Sécu. En revanche, je l’ai trouvé mon traitant. Enfin, je n’ai pas vraiment traité avec lui, il était plutôt laconique… Pas sûr d’y retourner ! Aurais-je vraiment ce privilège ?